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Ascenseur pour l'échafaud
Louis Malle fait son entrée dans le cinéma avec un “exercice de style” passé au rang de classique, où la trompette de Miles Davis annonce une nouvelle génération de réalisateurs.
Julien Tavernier, ancien para, accomplit le crime parfait en supprimant le mari de sa maîtresse, marchand de canons. Mais, contraint de revenir sur les lieux, il est bloqué dans l’ascenseur par une panne de courant. Sa complice l’attend en vain au café, puis passe la nuit à chercher sa trace… Entre-temps, un jeune livreur lui fauche sa voiture pour épater sa petite amie, puis panique et tue deux touristes allemands…
Du silence à la trompette de Miles
En 1957, Louis Malle a 25 ans. Il a déjà obtenu la récompense suprême à Cannes pour Le monde du silence,coréalisé avec le commandant Cousteau. Cette fois, “le Prix Delluc a vraiment été décerné à un débutant qui peut aller très loin”, écrit un journaliste. Il récompense un premier film que son réalisateur qualifia “d’exercice de style”. Sur la base d’un “polar” classique, c’est un hommage au cinéma américain, surtout à Hitchcock. Dans la scène de l’ascenseur, l’attention portée aux objets (le briquet, le paquet de cigarettes, le couteau…) évoque Robert Bresson – dont Louis Malle a été l’assistant sur Un condamné à mort s’est échappé. Dans le même temps, Ascenseur pour l’échafaud annonce une rupture avec la production de l’époque. Construction abstraite du récit fait de trois thèmes superposés, parti pris de ne jamais montrer les amants ensemble à l’écran (sauf en photo), utilisation d’un fond noir pour isoler les personnages dans la scène du commissariat : un style est en train de naître, elliptique, incisif, dépouillé, brûlant de l’intérieur. Louis Malle révèle aussi ses qualités de directeur d’acteurs avec Jeanne Moreau, émouvante, déambulant dans une ville scintillante de lumières, et Maurice Ronet, sobre, convaincant. Le long feulement de trompette improvisé par Miles Davis déchire le film de bout en bout.
Film de Louis Malle
(France, 1957, 1h32mn, noir et blanc)
Scénario : Louis Malle et Roger Nimier
d’après le roman de Noël Calef
L’ascenseur pour l’échafaud
Avec : Maurice Ronet (Julien Tavernier),
Jeanne Moreau (Florence Carala),
Georges Poujouly (Louis), Yori Bertin
(Véronique), Félix Marten (Christian
Subervie), Jean Wall (Carala), Lino Ventura
(le commissaire Cherrier), Elga Andersen
(Frieda), Jean-Claude Brialy (un client)
Photographie : Henri Decae
Musique : Miles Davis
PRIX LOUIS DELLUC, 1957