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Traité de bave et d'éternité


Pays : France
Année : 1951
Réalisation : Isidore Isou
Avec : Marcel Achard, Isidore Isou, Jean-Louis Barrault, Jean Cocteau, Daniel Gélin
Durée : 123 mn


Traité de bave et d'éternité est un film expérimental français écrit et réalisé par Isidore Isou en 1951, produit par Marc'O, et monté avec l'aide de Maurice Lemaître. Il s'agit de la première œuvre du cinéma lettriste.


Isidore Isou est le fondateur en 1945 du mouvement lettriste, prenant la suite des mouvements Dada et Surréaliste et ouvrant la voie au Situationnisme, à Fluxus et l'art conceptuel. Isou introduit dans les années 50 les concepts d'hypergraphie puis l'art infinitésémal. Son premier film, Traité de bave et d'éternité fait scandale au festival de Cannes, où Isou et d'autres lettristes débarquent en 1951 et où Guy Debord, alors lycéen, le rencontre. Jean Cocteau décernera au film le Prix de l'Avant-garde et en dessinera l'affiche


 
Isou définit la période amplique comme la phase d'expansion des techniques et des thématiques du cinéma depuis son origine jusqu'aux réalisations surréalistes. Sur le plan technique on invente la caméra puis on perfectionne son optique. Au niveau du thème, les cinéastes abordent tous les sujets de manière quasi encyclopédique (historique, burlesque, western, épouvante).
Isou rend hommage à tous ces auteurs qui ont innovés dans le cinéma : les frères Lumière, Méliès, Griffith, Chaplin, Clair, Eisenstein, Von Stroheim, Flaherty, Bunuel et Cocteau. Cependant, Isou veut rompre définitivement avec cette phase amplique. Selon lui, pour permettre au cinéma de se renouveler, il faut que celui-ci se replie sur ses propres apports passés.
Ce nouveau cinéma appelé ciselant détruit ses bases référentielles pour révéler des beautés destructrices et d'anéantissement. Pour cela, Isou démantèle le synchronisme du son et de l'image et intervient directement sur la pellicule pour la nier, la détruire puis l'oublier. Après des réalisations sur pellicule, les lettristes poseront donc la question suivante : peut-on faire des films sans pellicule ?

 

Avec le Traité de bave et d'éternité, Isou invente le montage discrépant qui a pour principe la disjonction du son et de l'image. Il les traite de manière autonome comme deux colonnes indépendantes et pures sans aucune relation signifiante.La colonne sonore s'ouvre avec des improvisations de chœurs lettristes « en boucles » sur lesquels se mêlent une histoire d'amour enchâssée dans un manifeste pour un nouveau cinéma.La colonne visuelle possède également sa propre structure narrative en présentant une succession d'images banales : Isou errant sur le boulevard Saint Germain, des fragments de films militaires récupérés dans les poubelles de l'armée française, des exercices de gymnastiques, Isou en compagnie de personnalités (Cocteau, Cendrars…).L'autre travail sur l'image porte sur la ciselure des photogrammes. Isou intervient, gratte, peint directement sur la pellicule. Le montage discrépant et la ciselure annoncent la mort d'une certaine idée du cinéma. Le Traité sera suivi du très célèbre Le film est déjà commencé ? (1951) de Maurice Lemaître et de son principe de Syncinéma. Pour la première fois au cinéma, des acteurs in vivo se mêlent à la séance, de la salle de projection à la file d'attente sur le trottoir, élargissant ainsi le film au-delà de l'écran. 

 

 

 

 Site: www.lelettrisme.com



Les Aventures d'Eddie Turley de Gérard Courant

Gérard Courant

 

Passionné de cinéma, Gérard Courant est l'animateur du ciné-club de l'université où il fait ses études de droit. Arrivé à Paris en 1976, il crée la revue Cinéma différent, participe au Collectif Jeune Cinéma et fonde (avec, entre autres, Chantal Akerman) la Coopérative des Cinéastes vouée à la diffusion de films indépendants. Cinéaste indépendant et expérimental, Gérard Courant entame à partir de 1978 son oeuvre majeure, Le cinématon, après avoir réalisé plusieurs courts-métrages en 16 mm, dont Marilyn, Guy Lux et les nonnes (1976) ou MMMMM. (1977). Avec Rasage (1978), le réalisateur tourne son premier film en super-huit : il utilise une double vue, celle de gauche où une barbe est en train d'être rasée et celle de droite où elle se reconstitue. Gérard Courant entame cette même année, toujours en super-huit et en plans fixes de 3,25 mn, une série de portraits muets d'amis et de personnalités du cinéma, les Cinématon. Qualifiée de "plus long film de l'histoire", cette galerie atteint dix ans plus tard le millier de portraits, prolongée par de nouvelles mises en scène (Les couples, Les groupes et Lire). Toujours très proche de la photographie dans ses réalisations, le cinéaste pousse l'exercice jusqu'à tourner un film uniquement à partir de clichés (Un sanglant symbole, 1979, réalisé à partir de cent soixante photographies) ou encore jusqu'à jouer image par image (La neige tremblait sur les arbres, 1981). Critique et théoricien du cinéma, Gérard Courant participe aux revues Art Press et Cinéma 77-81. Cofondateur en 1978 de l'Association des cinéastes indépendants, différents et expérimentaux (Acide), il crée Kock Diffusion en 1980, un organe de diffusion de films indépendants. Se prêtant au jeu de l'acteur, il interprète plusieurs rôles dans Omelette (1998) ou encore dans Les aventures de Reinette et Mirabelle (1987).




ENTRETIEN AVEC GÉRARD COURANT (SUR LES AVENTURES D'EDDIE TURLEY)

Au festival des Films chiants, qui s'est déroulé à la Picolthèque du 25 mars au 3 avril 1997, vous avez pu voir le 3 avril, à 20 heures 30, Les Aventures d’Eddie Turley de Gérard Courant. Entièrement réalisée en images fixes, cette « science-fiction poétique » fut tournée en décors naturels. L’auteur du « film le plus long du monde », le Cinématon (120 heures de portraits de 3 minutes en plans fixes), recompose le mouvement à partir de photographies : il crée un univers fantomatique en noir et blanc, Moderncity, la totalitaire, où évoluent des silhouettes échappées du roman noir américain. Quand Les Aventures d’Eddie Turley furent présentées au festival de Cannes, dans la section Perspectives du cinéma français (ancêtre de Cinéma en France), le cinéma indépendant était au sommet de la vague.

« Ce film n’avait pas eu l’avance sur recettes, ni sur scénario, ni sur film terminé. Il a été présenté au festival de Cannes en 1987 et c’est seulement deux ans après qu’il a pu sortir en salle. D’ailleurs, Michel Poirier, le distributeur du film, m’avait dit, peu après, que si j’avais réalisé ce film quelques années plus tard, il aurait été plus difficile de le sortir, tant la situation du cinéma s’était dégradée ».

« J’ai eu la chance d’arriver à Paris au milieu des années 1970, à un moment où le cinéma indépendant était en pleine renaissance. Mais depuis la fin des années 1980, c’est la lente dégringolade, qui touche aussi les arts plastiques, la musique et le théâtre. L’heure est à la rentabilité à court terme. Tout le monde est touché ».

« Pour en revenir aux Aventures d’Eddie Turley, il faut savoir que j’ai mis quatre ans à le réaliser. Bien sûr, je n’ai pas seulement fait ce film durant tout ce temps-là : j’ai continué à filmer mes Cinématons, à créer des nouvelles séries cinématographiques (Portrait de groupe, Couple, Lire, Avec Mariola) et j’ai réalisé un long métrage en Grèce (À propos de la Grèce).

Pour Eddie Turley, il y a donc eu un an de tournage, à Paris, Berlin, New York, la Suisse, etc., un an pour fabriquer les photographies – en fait, des photogrammes – à partir de la pellicule cinématographique, un an pour les refilmer en 35 mm sur un banc-titre et un an pour le montage. À partir de la pellicule cinématographique, j’ai tiré 7 000 photogrammes dont je n’en ai conservé que 2 400 dans le montage final. Tout le film est fait d’images fixes. Il n’y a jamais de mouvement à l’intérieur d’une image. Ce film était un pari : je voulais démontrer qu’on pouvait faire naître le mouvement qu’à partir d’images fixes. Pardonnez-moi d’enfoncer des portes ouvertes, mais il n’est pas inutile de le redire : le cinéma n’est pas mouvement, il est l’illusion du mouvement ; le cinéma, ne l’oublions pas, ce sont 24 images fixes par secondes ».

« Le pari ne se limitait pas seulement à ces questions techniques : il était également esthétique. Tout le film a été tourné en décors naturels. Je désirais créer un film de science-fiction, qu’à partir d’éléments de la réalité qui existaient au moment du tournage. Tous les décors du film existent réellement : la Défense, Montparnasse, les quais de Bercy à Paris, Manhattan à New York, le mur de Berlin, etc. »

« Bien que je ne sois pas photographe, j’ai toujours eu un rapport privilégié avec la photographie qui est souvent présente dans mes films, sous les formes les plus diverses. Je pense évidemment aux Cinématons qui sont un peu la transposition de la photo d’identité en cinéma ou de la série Portrait de groupe qui en est la transposition de la photo de famille. Mais je pense aussi à des films de long métrage avec un seul personnage féminin, comme Aditya ou Cœur bleu qui, d’une certaine manière, sont proches de la séance photo qui réunit le photographe avec son modèle. Aux quelques rouleaux de pellicules qui donneront une ou deux centaines de photos, ces films proposent un film entier avec un personnage, filmé sous toutes les coutures. Je pense encore à ces films que j’ai tourné image par image (comme À propos de la Grèce, Cocktail Morlock, Baignoire), puis retravaillés à la truca, où le mouvement est complètement recomposé. Enfin, je n’oublie pas que mon premier film, Marilyn, Guy Lux et les nonnes et un de mes suivants, Un sanglant symbole, ont été réalisés qu’à partir de photographies ».

« Avec les Cinématons, assez vite, j’ai voulu faire un film de 24 heures. Mais j’ai rapidement dépassé mes prévisions. Au départ, le projet était simple : je voulais créer une mémoire cinématographique des personnes que je connaissais dans le milieu du cinéma indépendant. Je voulais garder une trace d’eux. Souvent, ils étaient inconnus, mais j’avais toujours, quelque part dans le fond de ma pensée, cette idée que, un jour – peut-être même après leur mort ! – on découvrirait leur œuvre. Et pour ceux qui s’intéresseraient à leur travail artistique, j’étais persuadé que les images de ces Cinématons leur seraient très utiles pour mieux comprendre la démarche de ces artistes ».

« Et puis, rapidement, mon champ de filmage s’est étendu à tous les milieux artistiques. J’aurais peut-être pu me lasser de ne filmer que des gens de cinéma. Rencontrer des peintres, des écrivains, des philosophes, des musiciens, des danseurs fut, à un moment donné, comme une bouffée d’oxygène qui m’a évité de me scléroser et m’a permis de continuer plus aisément les Cinématons. Certaines personnes ne se rendent pas compte combien c’est enrichissant de rencontrer des personnalités aussi diverses. Elles s’imaginent que je fais un travail mécanique, robotique et que je m’intéresse que de façon lointaine aux personnes que je filme. Comment pourrait-il en être ainsi ? Si c’était le cas, j’aurais filmé seulement quelques personnes et le film se serait arrêté de lui-même ».

« Depuis cinq ans, je me suis lancé dans un immense chantier : le travail de montage de ce que j’appelle mes Carnets filmés, qui sont à la fois un journal filmé, des notes de tournages et de voyages, des repérages, des essais de caméra, des rushes, ou encore des films inachevés ou des films ratés, etc. Parallèlement à tous mes autres films, j’ai toujours tourné ces Carnets filmés que j’ai commencé dans les années 1970 et que je n’avais jamais monté ».

« Le cinéma indépendant est actuellement dans le creux de la vague, mais je ne suis pas pessimiste. Il faut se battre pour continuer à faire des films. Il faut maintenir le cap et ne jamais lâcher le morceau. C’est dans les périodes les plus difficiles, que l’on se forge un moral de battant et que l’on fait, parfois, ses meilleurs films. En aucun cas, un artiste ne doit baisser les bras à cause des contingences économiques, politiques ou de quelque sorte que ce soit qui sont défavorables. Il est toujours possible de dégringoler d’un format à un autre : passer du 35 mm au 16 mm, du 16 mm au Super 8 mm ou du Super 8 mm à la vidéo. J’ai tourné sur tous les supports et j’en ai une certaine fierté : 35 mm, 16 mm, Super 8 mm, Vidéo 1/4 de pouce, S VHS, HI 8, Beta, etc. On n’a pas le droit de ne pas filmer pour l’unique raison économique. On trouvera toujours de la pellicule ou de la bande vidéo et un projecteur ou un écran de télévision pour offrir à des spectateurs ses images et ses sons. Ça serait trop facile de dire : c’est plus dur qu’avant, alors je ne fais plus rien. Il faut soutenir Pierre Merejkowsky et son festival car il est la preuve concrète de ce qu’il faut faire. Il faut que Pierre donne des idées à d’autres, que se créent des îlots de résistance un peu partout en France et à l’étranger ».

Propos recueillis par Michèle Rollin, Le Monde Libertaire, 27 mars 1997


 


Les Aventures d’Eddie Turley II
La principale originalité de ce deuxième opus des Aventures d’Eddie Turley, c’est que la bande son est strictement identique au premier, filmé vingt-cinq ans auparavant.

Les Aventures d’Eddie Turley, c’était deux films en un : le film de l’image et le film de la voix. Le film de la voix n’était pas un commentaire au sens habituel, ni une voix off du film de l’image. C’était la voix intérieure d’Eddie Turley qui racontait son épopée et ses états d’âme à Moderncity.

Avec Les Aventures d’Eddie Turley II, cette dichotomie entre le film de l’image et le film de la voix est encore plus évidente car le film de l’image a été totalement transformé. Les images fixes en noir et blanc positif ont été remplacées par des images en couleur négative, filmées à 15 images par seconde avec un téléphone portable (ce qui leur donne ce mouvement légèrement haché), les personnages ont totalement disparu du cadre, le décor est devenu vide, seulement habité par la voix d’Eddie Turley.

Le film est fait de longs travellings à travers Moderncity, cité triste, morne et déshumanisée. Cette composition rythmée de mouvements et cette absence de personnages rendent plus vraie et plus claire la voix d’Eddie Turley et plus fort et plus limpide le discours du film.

Le deuxième Eddie Turley est une sorte de chambre de résonance au premier. Avec la même histoire, les mêmes personnages (devenus off), l’accent change. Ce qui semblait nostalgie du polar et de la science-fiction devient mythe romantique, histoire d’amour, quête de liberté. (Gérard Courant)




 

Site: www.gerardcourant.com

 


 

THEMROC




Réalisation et scénario de Claude Faraldo 
Comédie de 1973 durée 105' Couleur 
Directeur de la photographie Jean-Marc Ripert 
Musique de Harald Maury 
Montage de Noun Serra 
avec 
Michel Piccoli 
Béatrice Romand 
Jeanne Herviale 
Jean Aron 
Romain Bouteille 
Stéphane Bouy 
Coluche 
Madeleine Damien 
Patrick Dewaere 
François Dyrek 
Michel Fortin 
Henri Guybet 
Jean-Michel Haas 
Marie Kéruzoré 
Philippe Manesse 
Miou-Miou 
Catherine Mitry 
Popeck 
Roger Riffard 
Sotha 
Paul Barrault 
Francesca Romana Coluzzi 
Gégé 
François Joxe 
Marilù Tolo




Un poème des années 70, barbare, farceur, débridé et surtout complètement anar !

Comment faire un film parlant sans dialogues, car pas besoin de tirades philosophiques pour avoir du sens, le charabia perpétuel de Themroc est bien plus évocateur. L'homme urbain des cavernes est interprété par Michel Piccoli auquel une multitude de personnalités de l'époque se greffe (la bande du Café de la Gare). C'est comme ça qu'on retrouve Coluche, Romain Bouteille, Henri Guybet, Miou-Miou et Patrick Dewaere. 

C'est quand Themroc perd son travail que le gros ras-le-bol se déclare.
Hors de contrôle, obéissant uniquement à ses pulsions et à ses grognements.




La démence, l'instinct primitif et l'appétit sexuel insatiable gagnent vite les voisins et finissent par attirer la télé puis un cordon de CRS. Pendant ce temps, les habitants continuent de casser leurs cloisons, et de réaménager leur espace vital.  
L'orgasme libertaire se répandra sur toute la ville dans un cri final magnifique. 


 


Themroc est une œuvre pour le moins atypique bien distinctif des années 70 française, possédant d'excellent acteurs et une réflexion intéressante sur l'Homme et sa nature, dont le réalisateur, sans l'apport du langage "compréhensible", réussi malgré tout à donner un sens profond à son histoire, créant une ambiance froide et surréaliste brisant les tabous les plus intimes de notre société sans jamais justifier le moindre acte présent sur l'écran si ce n'est le retour aux instincts primitifs les plus basiques de l'Homme.












Chronique d'un été



"Paris, été 1960. Alors que l’on assiste à la naissance de Nouvelle Vague et de ses Quatre Cents Coups, Edgar Morin suggère à Jean Rouch de tenter une expérience cinématographique de « cinéma-vérité ». Ils interviewent des parisiens de toutes classes sociales sur la façon dont ils se débrouillent avec la vie. Première question : êtes-vous heureux ? Les thèmes abordés qui en découlent sont variés : l'amour, le travail, les loisirs, la culture, le racisme...


Dans les allées du musée de l'homme, Jean Rouch se promène avec Edgar Morin qui conclut : " Nous interrogeons une vérité qui n'est pas la vérité des rapports quotidiens. Les gens, quand ils sont un peu plus libérés que dans la vie, on leur dit ou bien vous êtes des cabotins, ou bien, vous êtes des exhibitionnistes. Ce film nous réintroduit dans la vie de tous les jours, les gens ne sont pas guidés. Nous avons voulu faire un film d'amour et nous avons fait un film, non pas d'indifférence, mais de réactions qui n'est pas forcément un film de réactions sympathiques. C'est la difficulté de communiquer quelque chose".


Tout dans ce film est nouveau. A commencer par les premières images inquiétantes, sur fond sonore de sirène, de la banlieue parisienne au petit matin avant le générique, en passant par la célèbre phrase qui lui succède : "Ce film n'a pas été joué par des acteurs mais vécu par des hommes et des femmes qui ont donné des moments de leur existence à une expérience nouvelle de cinéma vérité", jusqu'à la nouvelle technique d'enregistrement du son synchrone. Il peut donc, à juste titre, être considéré, si ce n'est comme le film fondateur du cinéma-vérité, du moins comme un de ses jalons essentiels ainsi qu'un film annonciateur de la nouvelle vague et, surtout, un témoignage profondément humaniste des aspirations politiques et intellectuelles des années 60.



Un projet construit par Edgar Morin
Fin 1959, Edgar Morin connait le cinéma de Lionel Rogosin dont il vient de voir Come back, Africa. Il dit à son ami Jean Rouch qu'il serait temps qu'il tourne un film sur les blancs. Il suggère un film sur l'amour. Deux mois plus tard, il pense qu'il sera trop difficile de faire un film sans fiction sur un sujet aussi intime. Il propose alors à Jean Rouch le simple thème : "Comment vis-tu ? Comment tu te débrouilles avec la vie ?, question que nous poserions à des personnages de différents milieux sociaux et qui serait en fin de compte une question posée au spectateur." Edgar Morin obtient immédiatement l'adhésion du producteur Anatole Dauman qui répondit aussitôt laconiquement "J'achète " ! Le film commence fin mai 1960, alors que Rouch termine La pyramide humaine.
Jean Rouch utilise une caméra légère 16mm, la Coutant-Mathot reliée à un enregistreur Nagra ainsi. D'autre part la lourde caméra 35mm que j'appellerais la "Coutard" car la musculature de ce dernier lui permit de filmer de très loin, sans pied, les belles séquences chez Renault sans que les gens se sachent filmés.
La séquence sur la guerre d'Algérie ne dure que trois minutes. Jean-Marc ne trouve la désertion valide que si elle est soutenue par un large mouvement d'opinion. Ceux qui refusent la guerre doivent se faire le plus objectivement possible les témoins de ce refus. Il reproche à Régis de manifester de la discrétion dans le refus. Celui-ci ne dément pas. Il ressent avant tout du dégoût pour son époque sa veulerie dans la bêtise et l'inconscience. Au travers de titres de journaux qui font état des évènements d'Algérie puis de ceux du Congo belge, Rouch impose ensuite sa discussion sur les rapports Nord-Sud puis sur les camps d'extermination dont Marceline est une survivante.
Face à la détermination politique d'Edgar Morin, Rouch apparait surtout préoccupé de mixité des cultures et des lieux. C'est notamment lui qui impose le déplacement à Saint-Tropez où "Landry devient l'explorateur noir de la France en vacances."
Au début, il n'y a qu'une enquête sociologique. Mais peu à peu se dévoile ce qui travaille chacun en profondeur : le film se montre ainsi éminemment moderne, bien loin encore de ce que deviendront les engagements politiques de 68 et plus en phase avec notre monde contemporain : le désespoir politique, la solitude, et une permanente forme d'inquiétude sur le devenir de soi-même et du monde.

Jean-Luc Lacuve le 06/03/2012




Je t'aime je t'aime - Alain Resnais

 
 
Un film d'Alain Resnais avec Claude Rich, Olga Georges-picot
(France)
Genre : Drame 
Duree : 1H31 mn
Année de production : 1968

Claude Ridder, après un suicide raté dû à une "séparation" douloureuse, accepte de participer à une expérience scientifique de voyage dans le temps. Malheureusement, cette expérience échoue et Ridder est contraint de revivre différentes époques de son passé. Sa vie repasse ainsi en boucle, notamment sa liaison avec Catrine, son âme soeur.




Au début des années soixante, le cinéaste Alain Resnais demande à Chris Marker de rédiger l’histoire de son prochain long métrage. Le géniteur des STATUES MEURENT AUSSI (1953) refuse mais il conseille parallèlement à son ami de lire l’ouvrage de Jacques Sternberg, intitulé “Un jour ouvrable”. Conquis par ce texte, Resnais contacte l’écrivain belge lequel accepte immédiatement d’offrir à son nouveau collègue un scénario. Cinq ans devront être nécessaires à nos artistes pour conjuguer des sensibilités pourtant très proches. Privilégiant la forme brève et la science-fiction, les contes de “La Géométrie dans l’impossible” (1953) ainsi que “La Géométrie dans la terreur” (1958) affichent quelques affinités avec les univers déstructurés et oniriques dépeints dans HIROSHIMA MON AMOUR (1959), L’ANNÉE DERNIÈRE À MARIENBAD (1961) ou MURIEL OU LE TEMPS D’UN RETOUR (1963). 


Apparente discontinuité du temps, répétition de l’événement, amours tragiques et réflexion sur l’influence de l’hypothèse dans l’existence, les deux hommes admettent des obsessions bien identiques, à l’origine du film JE T’AIME, JE T’AIME. Resnais choisit d’emblée Claude Rich comme interprète principal et ce suivant une intuition dont l’avenir illustre le bien-fondé. Aux côtés du séduisant acteur, la charmante Olga Georges-Picot incarne une fiancée inoubliable tandis que l’apparition d’illustres artistes tels Robbe-Grillet, Jean-Claude Romer et Jorge Semprun relève d’un simple mais amusant clin d’oeil. Magnifiée par la superbe musique de Krzysztof Penderecki. Film étrange dans la filmographie d'Alain Resnais. Maudit, également: sélectionné pour le Festival de Cannes en 1968, il n'avait pu être présenté au public en raison des événements de mai, et ne sortit que plus tard, dans l'indifférence générale.


Cette oeuvre, comme son titre l'indique, est aussi l'histoire d'amour d'un couple qui va peu à peu se déchirer. Malheureusement, par un effet de remix temporel, cette histoire, Ridder, tel Sisyphe, va devoir la revivre indéfiniment. En effet, enfermé dans une machine temporelle, Ridder, cobaye volontaire, est envoyé par les scientifiques dans son passé pendant une minute. Il choisit une minute parfaite, un instant de bonheur avec sa femme Catrine, à la mer. De ce refuge temporel, il ne veut plus sortir. C'est à partir de là que l'expérience cafouille, déraille, et Ridder se retrouve à revivre d'autres moments de son existence, ayant tous un rapport avec Catrine. Son imagination, ses fantasmes vont eux aussi se mêler à ces bribes de passé, l'entraînant ainsi vers sa perte.


 C'est aussi une oeuvre expérimentale, avec son récit éclaté refusant toute linéarité dans la narration. Pour cela, Resnais utilise un montage poétique, aléatoire. On revoit ainsi plusieurs fois les mêmes séquences, avec parfois de légères modifications. 





 

Grand soir et petit matin





Documentaire de William Klein
(France, 1978, 1h30)


Mai 68 à Paris, au Quartier Latin, comme si vous l’aviez vécu. Réalisé par le peintre, photographe (partisan de l’objectif Elmarit 28mm sur un Leica M3) et réalisateur de cinéma aux plans très graphiques (Qui êtes-vous Polly Magoo ?, Mister Freedom, Le couple témoin), William Klein. Grands soirs et petits matins est considéré par son réalisateur comme un film qui aurait dû exister, tourné en 16mm par lui-même avec pour seul camarade un preneur de son.




Après les nuits d’émeutes au Quartier Latin, les barricades, les discussions entre les citoyens sur la révolution redémarrent, la parole se libère : « Il y a des organisations responsables qui, tout à coup, se sentent emprisonnées, tu comprends », « Il faut d’abord tout détruire, faire table rase », « Nous changerons lorsque nous n’aurons plus les vieilles badernes à la tête des syndicats, punaise, ceux-là tiennent à leur place ». Dans les facs, à la Sorbonne : « Il faut y aller franco, ils sont prêts à céder.-  La bourgeoisie ne cédera jamais d’un iota – Etes-vous pour la révolution ? - Camarades, il ne faut pas faire la révolution trop tôt, regardez les pays de l’Est ! »

À Censier, lors du comité de liaison écrivains-étudiants qui invente des slogans (« La grève désintoxique ») on découvre Marguerite Duras passionnée.



Infatigable, William Klein, caméra à l’épaule, est toujours là. À la crèche sauvage de la Sorbonne, aux comités d’action à l’Odéon, aux comités Gavroche-Sorbonne, près du corps médical organisé pendant les manifs. Mais aussi le 24 mai, jour et nuit, nouvelles scènes d’émeutes à Paris. Dispersion à la Place Saint-Michel : « C’est une provocation n’y cédez pas », prévient le service d’ordre étudiant qui crée les diversions. Le 29 mai, le général de Gaule quitte l’Elysée et disparaît à Baden-Baden pour consulter le général Massu (et non pas Cohn-Bendit). Les 4-5 juin reprise du travail. Voilà, c’est fini. Depuis, le bienheureux blabla prestigitatif des ultra-libéraux est devenu tellement bling bling,  qu’on en arrive à se souvenir de ceci : « Qu’est-ce que cent ans, qu’est-ce que mille ans, puisqu’un seul instant les efface ». En effet, les incantations de la pensée dominante se heurtent au réel. 




Tourné en 1968, mais achevé dix ans plus tard, « Grands soirs, petits matins » a été découvert lorsque la courte euphorie du mois de mai s’était depuis longtemps estompée, et se regarde davantage à la lumière de son importance cinématographique. Tourné par un photographe à l’aide de ces caméras sonores particulièrement souples, en circulation depuis quelques années seulement à l’époque, le film restitue cette impression d’agilité qui semblait donner des ailes aux cinéastes et les enjoignait à redéfinir leur travail en leur permettant de s’immerger dans la rue, et participer de manière concrète à cet élan collectif, du don de matériel à un point de vue modifié sur le rôle même du cinéma.


Visionner le film ( sous titrage en espagnole) :

 

PEUR(S) DU NOIR



 
(France)
Genre : Animation 
Duree : 1H25 mn
Année de production : 2007


Le frôlement rapide de pattes d’araignées sur une peau nue… Des bruits inexplicables que l’on entend la nuit, enfant, dans une chambre close… Une grande maison vide dans laquelle on devine une présence…
L’aiguille d’une seringue qui se rapproche inexorablement… Une chose morte emprisonnée dans un bocal de formol… Le regard fixe d’un grand chien qui montre les dents…
Autant de frissons que nous avons éprouvés, un jour ou l’autre, comme les artisans de ce voyage qui nous mène d’un trait au pays de l’angoisse.




Six grands auteurs graphiques et créateurs de bande dessinée ont animé leurs cauchemars, griffant le papier de leurs crayons affûtés comme des scalpels, gommant les couleurs pour ne garder que l’âpreté de la lumière et le noir d’encre de l’ombre.
Leurs récits entrelacés composent une fresque unique, où phobies, répulsions et rêves prennent vie, montrant la Peur sous son visage le plus noir…


 

Animal Love (Tierische Liebe)



Pays: Autriche
Réalisateur: Ulrich SEIDL
Date: 1996
Genre: documentaire
Durée: 1h54
Scénario: Ulrich Seidl
Production:  Erich Lackner, Hans Selikovsky Lotus-Film GesmbH
                     

Ulrich SEIDL film avec un regard clinique et impassible l'intimité de marginaux et de l'amour qu'ils portent à l'égard de leurs animaux aux marges de la zoophilie. La présentation du film par les critiques fait souvent l'objet de description relative à une misère affective et sexuelle. Dans Animal Love, il présente une série de portraits de Viennois de classes sociales diverses, pris sur le vif dans leurs expressions amoureuses envers leurs chiens.


« Quidams qui reportent leur amour mort sur des bébêtes en les caressant avec une frénésie douteuse ou en leur faisant des papouilles. Obéissant ainsi à l'idée selon laquelle plus on connaît l'être humain, plus on aime les bêtes. Ainsi, cet homme retrouvé dans des immondices à sa naissance qui vit dans un taudis avec son pote et arpente les bas-fonds du métro pour récolter du pognon avec un lapin dans ses bras; ainsi, cette poupée brisée de quarante ans qui lit toutes les lettres d'amour de ses anciens amoureux éphémères avant de se tourner vers son chien pour lui confesser son amour éternel; ainsi, ce couple qui s'amuse avec leur animal pour compenser l'absence d'une petite fille prématurément disparue; ainsi, ce couple de vieux garçons qui se servent dans leur bestiole pour agresser les consciences voisines; ainsi, cet homme qui mate un porno et appelle une opératrice de téléphone rose pour simuler une chaleur sexuelle dans son appartement glacial. Oui, l'énumération laisse craindre le pire dans le précipité maso-misérabiliste, l'inflation glauque et ses trémolos de rigueur. Mais Seidl ne montre que du réel, en tapant le poing sur sa caméra objective, spectatrice, témoigne. »


Parallèlement à ces personnage, le réalisateur montre un jeune couple échangiste qui a priori n'entretient pas de rapport avec les animaux mais les mets en rapport en montrant la manière animale dont il la prend. Le ton général du film tend à sonder « l'envers inavouable d'une société malade où la frontière morale est bannie depuis des lustres ». Pas certain qu'il s'agisse finalement de zoophilie.


Le scandale provoqué par le film en 1996 accorde un succès tardif au réalisateur. Les pires critiques ont été adressées à l'égard du réalisateur: « pornographie sociale », « sodomie bestiale »... Alors qu'il semble que le réalisateur aborde avec réserve une vérité : le fait que les autrichiens soient capables de beaucoup plus d'affection envers leur animal domestique que leur voisins ou leur famille.

Site: http://www.ulrichseidl.com


 
Le cinéma, c'est l'écriture moderne dont l'encre est la lumière.

Le cinéma, c'est l'écriture moderne dont l'encre est la lumière.

Le cinéma, c'est l'écriture moderne dont l'encre est la lumière.
Jean Cocteau



J'irai comme un cheval fou

J'irai comme un cheval fou est un film français réalisé par Fernando Arrabal et sorti en 1973

Fernando Arrabal est un écrivain et cinéaste né en 1932 à Melilla (Espagne).
Il a réalisé sept longs-métrages. Il a publié une centaine de pièces de théâtre, quatorze romans, huit cents livres de poésie, plusieurs essais et sa célèbre Lettre au général Franco du vivant du dictateur.
Il est co-fondateur du mouvement Panique avec Roland Topor, Christian Zeimert et Alejandro Jodorowsky.

 




J'irai comme un cheval fou 
 Année de sortie       1973

Pays de productionFrance
Procédé image35 mm - Couleur
Durée100 mn
DistributeurAccatone

 Acteurs                    George SHANNON, Hachemi MARZOUK, Marco PERRIN, Emmanuelle RIVA





Poursuivi par la police pour le meurtre de sa mère, Aden se réfugie dans le désert où il rencontre Marvel, un homme étrange, aux mœurs érémitiques, qui communique mystérieusement avec la Terre et ses créatures. Aden l’invite à découvrir « la civilisation ». La grande cité où ils arrivent vit de leurres, de futilités et de perversions, c’est un lieu sans âme où l’Homme est seul, le contraire du désert de Marvel…



Un film vénéneux et dérangeant, férocement pamphlétaire, comme un défi à la morale, un crachat purulent au visage de la bienpensance bourgeoise capitaliste et judéo-chrétienne
, le film s'attelle à fustiger la société et ses principales structures, inutiles ou mensongères devant la simplicité de la nature.




Filmant d'un côté les progrès de la science et de l'autre les grandes crises de l'humanité, Arrabal donne le ton et n'en sortira pas pendant une heure et demi. Il s'intéresse à la psychologie d'Aden, en le montrant comme un enfant perturbé, ayant vécu une jeunesse trouble avec sa mère, il est sujet à de violentes crises d'épilepsies quand les complexes de son passé ressurgissent dans sa mémoire.



Quand à la police elle est tournée en ridicule à un point tel, qu'elle constitue la première source d'humour du film. Et il n'est pas de trop dans ce métrage qui expose en vrac : inceste assumé et montré, pratiques homosexuelles, coprophagie poétique, transexualisme, meurtre, cannibalisme, travestissement, pornographie, nécrophilie.






Le film s'achèvera avec une scène gore, au symbolisme quasi-religieux. 
L'innommable accompli avec amour, qui permettra à l'un de nos deux personnages principaux de renaître grâce au don de l'autre.







 









Marcel Hanoun




Né le 26 octobre 1929 à Tunis, décédé le 22 septembre 2012 à Créteil, Marcel Hanoun traverse une première fois, enfant, la Méditerranée. Il revient définitivement en France, à Paris, après la Libération. Passionné d’aviation il est auditeur libre en technique aéronautique et en mécanique générale au CNAM. Dans les années 50 il suit des cours d’art dramatique et l’enseignement d’André Vigneau au C.E.R.T. (Centre d’Etudes de Radio Télévision). Il fait mille métiers, il est photographe et journaliste tout en pratiquant le cinéma d’amateur. Il désapprend les règles de la technique et affirme son propre esthétisme du cinéma. Ses films – notamment UNE SIMPLE HISTOIRE (Grand Prix Eurovision à Cannes/1959) – ont depuis longtemps contourné l’exception culturelle, circulant dans les Universités américaines et les Cinémathèques. Cependant, ici, en France, il se heurte à l’exclusion culturelle, le refoulé, la face cachée, honteuse, inavouable, des faux tenants de l’exception culturelle.

En 1969 M.H. invente le titre et crée la revue Cinéthique dont il dirige les trois premiers numéros.  Parti tourner et monter L’HIVER en Belgique, en son absence, il n’est plus responsable de la déviance et de la tournure politique donnée à la revue.

Entre 1970 et 1980 il fait des tournées d’Universités aux Etats-Unis et au Canada (présentations de son travail, ateliers)

Marcel Hanoun a posé un principe de base : le cinéaste est un créateur d’écriture non un « auxiliaire de production ». Le 6 mars 1973, en riposte au 3ème refus de la commission d’avance sur recettes du C.N.C. d’examiner le scénario de LA VERITE SUR L’IMAGINAIRE PASSION D’UN INCONNU, il fait une grève de la faim. Son geste connaît un certain retentissement, la commission procède à la lecture du projet. M.H. accepte de surseoir à sa grève. Par 6 voix contre 6 la commission refuse l’avance...
…Il fera néanmoins son film…

Après 1976, il est, quelques années, chargé de cours à l’Université PARIS I

1994 Rétrospective au Musée du Jeu de Paume.

1997 M.H. anime une projection/débat à la Maison des Ecrivains : Ecrire/Filmer… hommage à son œuvre en Vidéo, au Festival de Locarno.

… depuis, espaçant de plus en plus ses "productions", Marcel Hanoun travaille essentiellement en vidéo légère. Il cultive son jardin cinématographique en théorisant, en écrivant.
«Auteur de nombreuses expériences cinématographiques, il a subverti les règles du récit classique» et sa filmographie «constitue la preuve qu’une oeuvre magistrale peut advenir entièrement hors des circuits commerciaux»




Cinéaste maudit par excellence, il est marginalisé à la fois par l’industrie et par la critique. Marcel Martin/Dictionnaire Larousse du Cinéma
une réflexion acharnée, rigoureuse, minutieuse, obsédante, obsédée sur le cinéma lui-même. Sur le cinéma s’interrogeant sur l’aventure qu’il est lui-même, enchaînant images et sons pour la fascinationJean-Louis Bory/Questions au cinéma/ Ed. Stock
Soutenu par Jonas Mekas, qui le considère comme le cinéaste français  le plus important depuis Robert Bresson, le milieu expérimental en fait, dans les années 1970, un de ses mentors. …   …Hanoun bâtit une esthétique faite de ruptures, de collages, et qui nécessite de la part du spectateur un profond investissement personnel.  Raphaël Bassan/ Encyclo –pédia Universalis 2005
La passion, le regard, l’authenticité d’Hanoun font que son œuvre défie réellement le temps. Christiane Kolla/cinéaste
Presque chacun de ses films est un métafilm. Comme Flaubert, invisible au dessus de sa création  et en même temps dévoilant tout dans sa correspondance. Toujours l’oxymore. Dominique Noguez

Marcel Hanoun I from Revista Lumière on Vimeo.















Une simple histoire France/1959/68’/35mm
Avec Micheline Bezançon, Gilette Barbier.
Une femme vient à Paris avec sa fille pour chercher du travail, mais elle n’y rencontre
que la misère.





 L’Authentique Procès de Carl-Emmanuel Jung France/1966/66’/35mm
Avec Maurice Poullenot, Jane Le Gal.
Vingt ans plus tard, reconstitution du jugement d’un homme ordinaire qui se révèle
être un criminel de guerre, Carl-Emmanuel Jung.





La Nuit claire France/1979/90’/35mm
Avec Lorraine Bonnemaison, Gérard Rouzier.
En filmant la répétition d’un opéra, Marcel Hanoun fait clignoter le mythe d’Orphée avec
l’aventure contemporaine de Julien, lui aussi séparé de sa bien-aimée.



Site internet de Marcel Hanoun : www.marcel-hanoun.com


Qui êtes-vous Marcel Hanoun ? Conférence de Stéphanie Serre : www.canal-u.tv/video