BARNEY WILEN

Barney Wilen enregistre à 20 ans, avec Miles Davis, la bande originale d’Ascenseur pour l’échafaud, joue aux côtés des plus grands, multiplie les expériences et explore tous les registres du jazz.Il est un des piliers de la florissante scène française, et tous les musiciens américains qui viennent se produire dans les clubs de la capitale se le disputent : Bud Powell, Art Blakey, Benny Golson… Le « cool » sembla avoir été créé pour lui, pour son phrasé élégant et maîtrisé : tout au long de sa carrière, son art de la ballade lui servira de point d’ancrage, de source à laquelle se retrouver, entre deux expérimentations. Car s’il y a bien quelque chose qui définisse Wilen, c’est sa capacité à refuser l’immobilisme ou la répétition, sa volonté forcenée de défricher. 



Lorsqu'il revient, au milieu des années soixante, cheveu plus long, lunettes à verres opaques, mise décontractée, on ne reconnaît plus l'ancien premier de la classe bebop dans ce militant du free-jazz à l'européenne qui fréquente désormais quelques autres fortes personnalités: François Tusques, Jacques Thollot, Jean-François Jenny-Clark, Joachim Kühn, Karl Berger. Barney Wilen travaille d'abord l'improvisation absolue avec la pianiste suisse Irène Schweizer et le trompettiste allemand Manfred Schoof, avant de s'ouvrir aux influences alors envahissantes de la pop music («ce n'est pas un domaine qui m'intéresse particulièrement, mais je suis attentif à l'évolution de la jeunesse, à sa prise en charge, à son refus de se plier aux valeurs des anciennes générations»). Il monte finalement un Amazing Free-Rock Band (avec Joachim Kühn au piano, Mimi Lorenzini à la guitare, Günter Lenz à la basse, Aldo Romano et Wolfgang Paap à la batterie) responsable,en 1968 d'un disque-culte, Dear Professor Leary (dédié à Timothy Leary), qui allait définir les principes du free-jazz-rock, et influencer quantité de formations à venir.


"Un VRAI disque culte, la rencontre entre l’esprit du free, de la pensée libertaire (dates d’enregistrement : 27 et 28 juin 1968), du rock, du rythm’n blues et de la pop. Quelque part entre les MOTHERS OF INVENTION et le GRATEFUL DEAD (…) La musique est l’œuvre du Young Mista Cool surdoué du saxophone bebop des late fifties, le grand, le poétique, le merveilleux BARNEY WILEN. BARNEY le dandy sombre, le risque-tout, l’épris de liberté (…) Soli de guitare acide, deux batteurs, JOACHIM KÜHN au piano funambule, des thèmes reprisés tout en malice. Les amours sont narquoises, et les barrières, on veut les faire valser : alors on avale et on recrache avec gourmandise The Fool on the Hill des BEATLES, Ode to Billy Joe de BOBBY GENTRY et Respects d’OTIS REDDING” (FRÉDÉRIC GOATY / Muziq)."

BARNEY WILEN, saxophones ténor et soprano / MIMI LORENZINI, guitare / JOACHIM KÜHN, piano, orgue / GÜNTER LENZ, basse, contrebasse / ALDO ROMANO et WOLFGANG PAAP, batterie


En mai 1996, Barney Wilen disparaît, rongé par le cancer. Il aura été, jusqu’au bout, un personnage singulier, irréductible à un courant ou à un genre.

«Tentons donc d'attraper les étoiles, et de ne pas devenir une statistique de plus dans la liste honteuse des civilisations déchues. Le jazz est notre véhicule. . . »

Ici avec Marie MÖÖR sa dernière compagne: 
  
Screening of Barney Wilen, the Rest of Your Life, de Stéphane Sinde: 

La suite sur youtube : http://www.youtube.com/MrBlackstellar

Pour télécharger l'album "Dear prof.Leary"http://www.mediafire.com