Paris qui dort, premier court-métrage, muet, réalisé par René Clair , en 1923, sorti en 1925. Le film aurait dû s'appeler Rayon diabolique.
Paris qui dort est un grand rêve éveillé de René Clair qu'il a habilement traduit dans sa première vraie réalisation. René Clair tisse la fable improbable d'un scientifique fou qui utilise un rayon magique sur les habitants de Paris qui ne se doutent de rien. Le rayon gèle ses victimes dans des positions bizarres et souvent embarrassantes. Ceux qui ne sont pas touchés en profitent pour voler tout ce qui n'est pas cloué au sol et faire la fête. Mais l'ennui les rattrape.
Paris qui dort se veut une métaphore de cette grande métropole de l'après guerre de 1914. Un Paris qui se vide, un Paris qui fait peur, un Paris à la limite du cocasse. Cette thématique est appréhendée avec un sens fort du rythme et d'une vision tantôt fantastique, tantôt loufoque.
Quelques années plus tard il réalisera un autre film A nous la liberté en 1931, publié sous forme de roman par Lucien Allina chez Tallandier dans la collection « Ciné Bibliothèque » Il s’agit d’une satyre du monde moderne.Le réalisateur y dénonce l’industrialisation à outrance et le fait que la machine, loin de servir l’homme ne fait que l’entraîner vers sa propre destruction. En 1937, les producteurs du film accusèrent Charlie Chaplin d’avoir plagié dans Les temps modernes certaines scènes du film de René Clair. Le réalisateur très flair-play avoua qu’il en était très honoré et que de toute manière il devait beaucoup à Chaplin.
A nous la liberté, de René Clair en 1931
Paris qui dort, de René Clair en 1925