Fernando Arrabal est un écrivain et cinéaste né en 1932 à Melilla (Espagne).
Il a réalisé sept longs-métrages. Il a publié une centaine de pièces de théâtre, quatorze romans, huit cents livres de poésie, plusieurs essais et sa célèbre Lettre au général Franco du vivant du dictateur.
Il est co-fondateur du mouvement Panique avec Roland Topor, Christian Zeimert et Alejandro Jodorowsky.
J'irai comme un cheval fou
Année de sortie 1973
Pays de production | France | |
Procédé image | 35 mm - Couleur | |
Durée | 100 mn | |
Distributeur | Accatone |
Acteurs George SHANNON, Hachemi MARZOUK, Marco PERRIN, Emmanuelle RIVA
Poursuivi par la police pour le meurtre de sa mère, Aden se réfugie dans le désert où il rencontre Marvel, un homme étrange, aux mœurs érémitiques, qui communique mystérieusement avec la Terre et ses créatures. Aden l’invite à découvrir « la civilisation ». La grande cité où ils arrivent vit de leurres, de futilités et de perversions, c’est un lieu sans âme où l’Homme est seul, le contraire du désert de Marvel…
Un film vénéneux et dérangeant, férocement pamphlétaire, comme un défi à la morale, un crachat purulent au visage de la bienpensance bourgeoise capitaliste et judéo-chrétienne , le film s'attelle à fustiger la société et ses principales structures, inutiles ou mensongères devant la simplicité de la nature.
Filmant d'un côté les progrès de la science et de l'autre les grandes crises de l'humanité, Arrabal donne le ton et n'en sortira pas pendant une heure et demi. Il s'intéresse à la psychologie d'Aden, en le montrant comme un enfant perturbé, ayant vécu une jeunesse trouble avec sa mère, il est sujet à de violentes crises d'épilepsies quand les complexes de son passé ressurgissent dans sa mémoire.
Quand à la police elle est tournée en ridicule à un point tel, qu'elle constitue la première source d'humour du film. Et il n'est pas de trop dans ce métrage qui expose en vrac : inceste assumé et montré, pratiques homosexuelles, coprophagie poétique, transexualisme, meurtre, cannibalisme, travestissement, pornographie, nécrophilie.
Le film s'achèvera avec une scène gore, au symbolisme quasi-religieux.
L'innommable accompli avec amour, qui permettra à l'un de nos deux personnages principaux de renaître grâce au don de l'autre.