
Le Bagne
On peut se demander tout d'abord l'origine du nom "bagne". Bien que l'origine en soit italienne, "bagno" signifiant tout naturellement "bain", on hésite encore entre deux lieux. Les geôles de Livourne étaient constamment à demi-inondées, et ses occupants surnommèrent ainsi la prison. Sinon, il existait une prison de Constantinople qui était construite dans un ancien établissement thermal. Avec le temps, le terme désignait le batîment pénitentiaire proprement dit. C'est l'abolition de la peine de galères en 1748 qui mena à la création des bagnes. Le 27 août 1748, la chiourme fut menée à la prison cotière de Toulon, qui devint ainsi le tout premier bagne français (Jean Valjean devait y séjourner, ainsi que Vidocq). L'an suivant, il y eut un bagne à Brest, en 1767, un à Rochefort, puis à Nice, à Lorient (ce dernier fermera en 1830) et en 1789, au Havre. En 1828, les bagnards condamnés à moins de 10 ans de travaux forcés sont envoyés à Toulon, si plus, à Brest ou à Rochefort. On transporte encore les prisonniers à pied, comme au temps des galères, ce qu'on appelle la chaîne. Ce n'est qu'en 1837 que cette pratique est supprimée au profit des fourgons cellulaires. Enfin, la loi du 30 mars 1854 supprime le bagne métropolitain. Désormais, les condamnés seront exilés en quatre lieux différents : la Guyane, Obock (au large de Djibouti), le Gabon et la Nouvelle-Calédonie. De 1850 à 1945, 100000 forçats sont envoyés outremer, dont 74000 en Guyane. (Bagne supprimé par le décret du 17 juin 1938).